Génie végétal Les végétaux au-delà de l'esthétique

L'horticulture axe largement son travail sur les qualités esthétiques des végétaux. Pourtant, le végétal, aussi beau soit-il de par ses fleurs, son feuillage, son bois ou ses formes, recèle d'autres qualités : il dispose d'atouts techniques pour traiter des problèmes d'érosion, de dépollution..., et permettant aussi de recréer des milieux naturels. C'est là le domaine du génie végétal, une science qui constituait le fil conducteur d'une journée technique organisée à Paris le 13 décembre dernier par l'interprofession Val'hor et l'AGéBio (Association française de Génie Biologique pour le contrôle de l'érosion des sols).

À quand un CCTG du génie végétal ?

La Bretagne a eu recours au génie végétal pour remettre en valeur les littoraux suite à la marée noire provoquée par l'Érika à la fin du siècle dernier. Planter des arbres le long des routes pavées a également servi, au départ, à stabiliser les talus : c'était déjà du génie végétal qui s'ignorait.

Aujourd'hui, côté infrastructures de transport, on utilise des végétaux pour dépolluer les eaux de ruissellement des routes chargées des produits d'usure des véhicules, ou on reconstitue des zones humides le long des nouveaux axes. En montagne, on limite l'érosion et, dans les piscines naturelles, on purifie l'eau, toujours grâce aux plantes. Autant de sujets sur lesquels il faudra revenir plus longuement. En attendant, il faut retenir une idée essentielle : le génie végétal ne fait l'objet d'aucun CCTG (cahier des clauses techniques générales), ce que donneurs d'ordres et techniciens s'accordent à regretter. Ce serait une première étape pour une meilleure reconnaissance des multiples techniques mises en oeuvre, même si les règles professionnelles récemment définies par l'Unep (Union nationale des entrepreneurs du paysage) constituent un bon départ...

Pascal Fayolle